Comment ne pas relayer dans la cure psychanalytique la domination patriarcale ?
Depuis des années je reçois des femmes de tous âges qui souffrent encore d’une dévalorisation de leur sexe. J’essaye dans ma pratique de psychanalyste et d’art-thérapeute de les aider à se donner estime de soi , autonomie , liberté par rapport au système patriarcal encore dominant . Il ne s’agit pas d’une psychanalyse féministe qui pousserait les femmes contre les hommes mais qui tenterait de donner à chacun sa place à partir de nouveaux critères hors de toute logique de domination.
Le féminisme est plus que d’actualité. Il suffit de penser aux mouvements comme Me too.. ou Balances ton Porc , au Consentement le livre de Vanessa Springora , au scandale qui est en train de sortir : l’exploitation sexuelle des jeunes sportives par leurs coachs.
Comment permette à la femme qui souffre de trouver et de créer sa place de femme à l’intérieur même du dispositif psychanalytique ?
Je ne suis pas d’accord avec la théorie freudienne de la sexualité féminine et de l’identité féminine. Je ne suis pas non plus d’accord avec la notion du Phallus selon Lacan. Je m’interroge aussi sur la « neutralité » du psychanalyste : ne jamais parler de soi n’est-ce pas rester dans une situation de pouvoir trop importante par rapport à la personne qui se livre? Ne pourrait-on pas parler de son contre-transfert de temps à autre comme le faisait Ferenczi ? Y aurait-il une façon de mener la cure, un langage à créer, un type d’écoute qui permettrait aux femmes de s’affirmer comme telles ? De sortir d’un discours psychanalytique patriarcal? Pour ces questions je renvoie aux recherches remarquables de Luce Irigaray. Toutes les femmes devraient la lire.
suite de l' article sur le site de Cécile Orsoni art-thérapeute et psychanalyste